• L’association a été fondée en 1980 par sœur Emmanuelle elle-même pour renforcer son action envers les chiffonniers du Caire et l’élargir à d’autres populations démunies dans le monde. Au fil des années, la structure s’est professionnalisée et les équipes qui ont pris la relève sont restées fidèles aux valeurs de sa fondatrice.
Sœur Emmanuelle affirme : « Professionnels et bénévoles sont animés de la même flamme qui m’a poussée vers les plus pauvres, en les aidant à s’en sortir par eux-mêmes.(…) Je me retrouve toute entière dans l’association. »
• 1971 : Sœur Emmanuelle s’engage auprès des chiffonniers
A l’âge de la retraite, résidant depuis quelques années en Egypte où elle enseigne la littérature, sœur Emmanuelle veut mettre toute son énergie au service des enfants défavorisés.
En 1971, elle découvre la condition des chiffonniers, pour qui la récupération informelle des déchets est le seul moyen de susbistance. Elle décide de s’installer parmi eux, dans une cabane du bidonville d''Ezbet El Nakhl, en périphérie du Caire, où ils vivent ignorés et méprisés de tous. Elle y passera 22 ans…
Sœur Emmanuelle tient à devenir une des habitantes du bidonville, à s’intégrer parmi les chiffonniers. Elle est déterminée à leur donner l’envie et l’énergie de s’en sortir : « J’ai commencé par leur apporter de la dignité. Si moi je venais partager leur vie c’est que leur vie avait de la valeur. Il fallait qu’ils sentent qu’ils étaient des hommes », raconte-t-elle.
• Elle s’aperçoit vite que rien ne sert d’imposer des solutions, et qu’il est nécessaire de travailler ensemble pour améliorer la situation. Elle défend l’idée que les chiffonniers sont les seuls en mesure de définir ce dont ils ont besoin, qu’ils doivent être acteurs de leur propre développement.
La plupart des habitants du bidonville n’ont pas accès à l’éducation et sont analphabètes.
Sœur Emmanuelle fait de l’éducation une priorité et ouvre, sans attendre, une petite école dans une pièce mise à sa disposition.
L’autre préoccupation majeure dans la collectivité est la santé. Les conditions sanitaires sont déplorables, le tétanos et d’autres maladies tuent beaucoup d’enfants. Attentive aux familles, sœur Emmanuelle commence à sensibiliser les adultes aux règles d’hygiène élémentaire.
Elle parvient ensuite à faire construire un centre médico-social, qui comprend un dispensaire, une maternité, un jardin d''enfants, un centre pour handicapés, des ateliers professionnels et un club social. L’approche globale des besoins de l’enfant, adoptée et défendue par Asmae, est déjà présente.
• 1980 : Une association voit le jour
Sœur Emmanuelle est décidée à apporter un cadre formel à son action. Elle sait que c’est une exigence pour atteindre ses objectifs en faveur des enfants, trouver des ressources, étendre son action et permettre la participation de personnes compétentes.
En 1980, elle fonde son association, « les amis de Sœur Emmanuelle » qui, du regroupement avec une autre association de soutien à ses projets, deviendra plus tard Asmae - association Sœur Emmanuelle.
L’association est laïque. Sœur Emmanuelle affirme : « Chaque homme a un domaine sacré, dans lequel je n’ai pas le droit d’entrer : celui de ses convictions religieuses et politiques. » Elle veut pouvoir s’occuper des gens en difficultés quelles que soit leur origine ou leur religion.
Dans les années qui suivent, sœur Emmanuelle pose ses bagages dans différents bidonvilles pour les aider à créer des structures similaires et à bâtir des logements en dur. Les jeunes commencent à venir d’Europe pour proposer leur renfort et en 1985, les premiers chantiers de bénévoles prennent forme…
• Années 80 et 90 : Asmae- Association Sœur Emmanuelle se professionnalise et devient une ONG de solidarité internationale
En novembre 1985, sœur Emmanuelle se rend au Soudan, où le conflit interne au Sud du pays fait des ravages.
Choquée par la situation des enfants dans les camps de réfugiés autour de Khartoum, elle interpelle les responsables politiques français et européens qui débloquent une aide humanitaire d’urgence. Parallèlement, l’association décide de venir en aide aux enfants déplacés, en donnant les moyens à la population d’ouvrir des structures d’accueil.
L’année suivante, Asmae apporte son soutien au Liban en guerre.
Ces premières interventions seront les prémices de la démarche d’extension de l’association.
Progressivement, au siège, l’association se professionnalise et le début du salariat en 1988 permet de disposer de personnel qualifié qui se consacre à 100% au suivi et au développement des actions.
Sur l’impulsion de la direction mais aussi des jeunes engagés dans l’association, Asmae viendra soutenir et accompagner les associations qui œuvrent aux Philippines pour les enfants des rues, puis, entre 1991 et 2000, apportera ses compétences au Burkina Faso, en Inde et à Madagascar.
L’implantation dans chacun des nouveaux pays se fait sur le mode du partenariat, en vue d’un ancrage en profondeur et d’un travail durable avec les associations et les populations des pays.
• 2000 : Asmae s’engage en France
A son retour en France, à 85 ans, sœur Emmanuelle est frappée par les difficultés sociales qui existent aussi dans son pays, le chômage, l’exclusion. Elle dénonce l’indifférence sur le problème des banlieues où « l’enfance abandonnée » à qui « la société n’a pas su proposer une éducation normale et aimante », se trouve « désemparée » et dans une « pauvreté matérielle et surtout morale ».
• En 2001, Asmae lance un programme de développement communautaire « Divers-Cité » dans les quartiers difficiles en Ile de France, afin de soutenir les initiatives collectives des habitants.
L’association s’intéresse aussi aux jeunes mères célibataires en situation de grande précarité. Le centre d’accueil « La Chrysalide » ouvre ses portes en 2006.
• La relève et les enjeux pour demain
Dans un monde où 2% de l''humanité détient la moitié du patrimoine des ménages, tandis que la moitié de la population mondiale en détient 1 % (selon une étude des Nations unies, publiée en décembre 2006), nous continuons avec force à défendre les valeurs d’ engagement et de solidarité.
• Les principes défendus par sœur Emmanuelle, le partenariat et l’autonomisation des populations, sont toujours au cœur de notre action.
Sur le terrain, les coordinateurs et coordinatrices apportent aux associations locales un appui-conseil de proximité et travaillent pour améliorer la situation des enfants défavorisés. Nous capitalisons année après année notre connaissance des contextes et notre expertise sur le développement de l’enfant.
En renforçant les capacités locales par différents moyens, nous aidons les habitants à mettre en œuvre des projets bénéfiques pour leurs enfants, et donc pour l’avenir de leurs sociétés. Nous oeuvrons ainsi pour un développement durable des pays où nous intervenons.
Notre mission: le développement de l''enfant
Asmae place l’enfant au cœur des enjeux de développement
Nous agissons pour répondre, au présent, à la détresse des enfants les plus démunis : enfants des familles pauvres des milieux urbains comme des milieux ruraux, enfants des rues, enfants handicapés, enfants maltraités…
Nous nous acharnons pour qu’ils puissent bénéficier de conditions équitables pour se construire en tant qu’individus. Nous refusons le statu quo et comptons sur ces enfants pour devenir porteurs d’avenir.
Nous sommes en effet convaincus que chaque enfant porte en lui toutes les potentialités pour s’affirmer demain comme un acteur positif de la société.
Cependant, la pauvreté, la précarité, la maladie, la discrimination, la misère sociale et autres situations d’injustice ont des conséquences néfastes sur les enfants.
Ils se retrouvent trop souvent exclus de l’école ou de la société ; laissés en manque de soins, d’assistance psychologique, voire de foyer.
Leur bon développement intellectuel, affectif, psychologique, et physique peut s’en trouver menacé.
Notre objectif est d’apporter le soutien nécessaire à l’enfant pour qu’il surmonte ces obstacles et révèle ses compétences. L’enfant doit avoir la possibilité de s’accomplir en tant que «soi», de devenir un adulte conscient et libre.
Dans le monde actuel, globalisé et animé de mouvements complexes, il nous apparaît aujourd’hui de plus en plus essentiel de permettre à chacun d’acquérir une pleine capacité de réflexion et d’action.